Le prodigieux chanteur et compositeur sénégalais Faada Freddy, en tournée hexagonale, investit la légendaire salle parisienne avec son album « Golden Cages ». Sa seule arme ? La magie du beatbox et des percussions corporelles. Plongée dans un univers où la bouche et le corps se font orchestre !
Une symphonie vocale sans instruments
Depuis sa réouverture en 2016, la salle Pleyel, désormais prise en concession par Fimalac Entertainment, a embrassé les musiques actuelles avec un lifting architectural et acoustique. Exit le répertoire classique exclusif, et bienvenue aux artistes comme Kery James, Rosalía, Morrissey, et The Pretenders. Mais l’arrivée de Faada Freddy, le 4 avril, pour présenter son nouvel album « Golden Cages », marque une nouveauté : une performance sans instruments, seulement avec les voix et les corps. Oubliez les classiques du chant polyphonique ou du gospel : ces artistes enchantent par leur interprétation époustouflante de la soul et de la pop, à travers une illusion qui transcende les sens !
Un « alchimiste » vocal à la conquête de Pleyel
Depuis plus d’une décennie, le chanteur sénégalais Faada Freddy, membre du groupe Daara J, peaufine une formule musicale entièrement originale : à la place des instruments traditionnels comme la guitare, la basse ou la batterie, il utilise uniquement les voix et les percussions corporelles. « La musique est un langage, j’aime comprendre son vocabulaire et sa grammaire. Je suis aussi bassiste, je connais la tessiture des instruments pour les reproduire. A force de recherches, au fil de mon apprentissage des modes, du jazz, j’ai éduqué mon oreille au point de comprendre les fréquences », explique-t-il. Pour Faada Freddy, les percussions corporelles sont une seconde nature : « Au Sénégal, scander, frapper ses cuisses, taper des pieds, font partie de la vie, rappelle celui qui a grandi dans le quartier populaire de la Medina à Dakar, ce sont nos jeux d’enfants ».
Son approche unique a été testée et approuvée avec son premier album solo en 2015, lui ouvrant les portes de grandes scènes comme l’Olympia et le Zénith, et attirant l’attention de célébrités telles que Bernard Lavilliers, Lenny Kravitz et Johnny Hallyday qui l’ont invité en première partie de leurs concerts. Pour son deuxième album, des producteurs renommés comme Mark Ronson ou Gnarls Barkley étaient sur les rangs, mais Faada Freddy a choisi de rester maître de son œuvre : « Ça aurait été un chemin facile, peut-être la porte ouverte à un Grammy, mais je voulais faire cet album comme je l’entendais et pas comme l’industrie me l’aurait dicté ».
L’artiste sénégalais continue de collaborer étroitement avec son fidèle quintet, où Martin Gamet s’occupe des percussions corporelles ; Manu Vince et Philippe Aglae des voix rythmiques et harmoniques ; Marion Cassel des voix soprano et tous les instruments à tessiture haute ; Jean-Marc Lerigab des voix basses. Faada Freddy résume : « L’idée avec ces vocalistes hors pair est de créer les intermédiaires, les fréquences graves et les fréquences aiguës. Au milieu, il reste un espace, celui où je place ma voix. C’est juste de l’harmonie, une histoire d’équilibre. Un peu comme le ciel et la terre : les instruments de percussions, c’est la terre, et ceux qui permettent d’avoir la brillance, c’est le ciel, nous, on vit au milieu ».
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