Interview Laurent Hosana

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Interview Laurent Hosana

L’interview de l’architecte décorateur Hosana Laurent

Dirigeant de son propre cabinet d’architecture d’intérieur, Laurent Hosana est un homme débordant de créativité et d’idées qui a vécu de nombreuses expériences enrichissantes.

Laurent Hosana, comment êtes-vous devenu architecte d’intérieur ?

Laurent Hosana : Depuis très jeune, j’ai toujours aimé les activités artistiques et créatives. C’est donc tout naturellement que j’ai commencé à pratiquer le dessin à l’âge de 10 ans. J’ai tout d’abord pris des cours de dessin, les mercredis après-midi, et j’en garde un très bon souvenir. Cependant, j’ai commencé à prendre ça plus au sérieux à l’adolescence où j’ai commencé à réaliser mes propres BD car j’adorais pouvoir créer des histoires. Puis c’est vers l’âge de quinze ans que je me suis un peu plus intéressé à l’architecture. Il était donc évident pour moi qu’au lycée j’essaierai de m’orienter vers une filière artistique. J’ai intégré le lycée François Magendie où j’ai pu sélectionner l’option art et dessin. Après avoir eu le bac, j’ai décidé de me lancer dans le vif du sujet et de réaliser des études d’architecture, ne sachant pas exactement encore quelle spécialité me conviendrait. Au sein de l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux (ENSAP), j’ai découvert un monde fascinant qui s’ouvrait à moi entre le design, l’urbanisme, et l’architecture. J’ai adoré apprendre à maîtriser les processus de conception dans ces différents domaines. Et avoir effectué plusieurs stages et avoir obtenu ma licence en architecture, j’ai décidé d’entrer en Master Architecture d’Intérieure. Et après six ans d’études supérieures, j’ai enfin pu profiter d’un bagage suffisant pour travailler en tant qu’architecte d’intérieur.

Vous semblez être un aventurier dans l’âme, comment l’expliquez-vous ?

Laurent Hosana : J’ai toujours eu une passion pour les voyages. J’adore découvrir de nouvelles cultures et de nouveaux paysages. C’est pourquoi, quand j’ai terminé mes études, je voulais prendre un peu mon temps avant de commencer à travailler. J’ai pris mon courage à deux mains en réservant un billet à destination du Japon, sans prendre de billet retour. A cette époque, j’avais à peine 24 ans, et je ne savais pas bien où j’allais. Je n’avais jamais mis les pieds en dehors de l’Europe. Mais cette expérience est encore aujourd’hui une des plus marquantes de ma vie. En réalité, j’ai fait un véritable road-trip à travers l’Asie où j’ai pris le temps de rencontrer des locaux et de vivre avec eux. J’ai d’abord passé plusieurs mois au Japon où j’ai vécu en immersion dans une famille japonaise. J’ai été initié aux nombreuses coutumes locales et évidemment je me suis énormément intéressé à l’architecture nippone. Suite à ce merveilleux séjour, j’ai continué mon aventure à travers le Vietnam et le Laos, où j’ai également passé plusieurs mois. Là-bas, je me suis particulièrement intéressé à l’art culinaire local et j’ai appris à cuisiner de nombreux plats locaux délicieux. Après ces nombreuses découvertes et ces rencontres, j’étais encore plus inspiré et créatif à l’idée de me lancer dans ma carrière d’architecte d’intérieur.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre jeunesse ?

Laurent Hosana : Comme je viens de le mentionner, mon voyage en Asie m’a énormément marqué. Et je dirais donc que mon souvenir le plus marquant concerne ce voyage. En effet, lorsque je me suis rendu au Laos, je me suis aperçu que l’aide humanitaire pouvait apporter une grande aide aux populations locales. C’est ainsi que je me suis rapproché d’une association qui venait en aide aux habitants de la campagne aux alentours de Luang Prabang en participant à la construction de maisons solides face aux intempéries. Il me semblait alors évident que je pouvais apporter ma contribution dans ce genre de projets étant donné que j’étais doté d’un master en architecture. Pendant plus de trois mois, j’ai donc participé à la construction de maisons en utilisant des matériaux simples et peu coûteux. Avec l’équipe de l’organisation, nous avons donné la possibilité à des locaux de profiter d’un nouveau logement adapté à leurs besoins tout en leur transmettant notre savoir-faire et eux de-mêmes. En effet, les locaux n’ont pas hésité à nous transmettre leurs coutumes, leurs traditions, leur cuisine, etc. C’était donc une véritable expérience humaine, pleine de bienveillance et de solidarité. Je pense que j’en garderais un souvenir très heureux de ma jeunesse.

Comment avez-vous débuté votre carrière ?

Laurent Hosana : Après ce long périple à travers l’Asie, il fallait tout de même que je pense à mon avenir. Mais après ce grand voyage, j’avais beaucoup de mal à me projeter en France, et plus précisément à Bordeaux, ma ville d’origine. J’ai donc décidé d’orienter mes recherches de travail dans d’autres pays européens. J’étais plus particulièrement attiré par les pays scandinaves, reconnus pour leurs qualités dans l’univers du design et de l’architecture. J’avais envie d’en apprendre davantage sur l’architecture scandinave. Et c’est certainement grâce à ma curiosité et mon envie d’apprendre que j’ai réussi à être sélectionné pour un poste d’architecte d’intérieur au sein d’un cabinet suédois. J’ai donc débuté ma carrière à Stockholm. Ce premier emploi a été très formateur, j’ai eu l’occasion de travailler sur de nombreux projets variés au sein d’une équipe de passionnés. J’ai aussi eu la chance de rencontrer des clients de toutes horizons avec lesquelles j’ai pu développer une vraie relation tout au long du projet. Après quelques années dans ce cabinet, j’ai pu prendre confiance en moi et en mes compétences d’architecte d’intérieur, j’étais plus motivé que jamais.

Pourquoi avez-vous décidé de revenir en France après plusieurs années d’expatriation ?

Laurent Hosana : Je pense que tout français ressent un moment ce sentiment du mal du pays, et en tant que bon vivant et véritable passionné de cuisine, je pense que la gastronomie française me manquait terriblement. Blague à part, j’ai adoré ma vie d’expatrié en Suède, c’est notamment grâce à cette expérience que j’ai rencontré ma future épouse… Mais après plusieurs années d’expériences au sein du même cabinet, j’avais soif de nouvelles expériences. J’avais envie d’entreprendre et l’envie de me lancer dans ma propre aventure ne cessait de grandir. Selon moi, il me semblait plus simple d’entreprendre dans mon pays d’origine et après m’être renseigné, il paraissait effectivement de me lancer dans l’entreprenariat en France. Et grâce au soutien de ma compagne, j’ai osé et j’ai foncé dans l’élaboration de mon projet. C’est donc en compagnie de ma femme que je suis revenu dans le sud de la France, afin de créer notre propre cabinet. Et même si j’ai beaucoup aimé la vie à suédoise, cela a été un vrai plaisir pour moi de redécouvrir ma région d’origine.

L’entreprenariat est un sacré challenge, comment vous vous y êtes pris pour fonder le cabinet Laurent Hosana ?

Laurent Hosana : J’avoue que je n’ai jamais été un entrepreneur dans l’âme. J’ai tendance à me focaliser davantage sur mes qualités créatives que mes qualités de commercial et de dirigeant. C’est d’ailleurs des qualités que j’ai très peu développé au cours de ma carrière d’architecte décorateur. Pourtant, j’avais soif d’indépendance et je voulais un cabinet à mon image, sans les contraintes imposées par une direction de cabinet. Mon envie de créer mon cabinet était tellement forte que j’ai osé me renseigner sur l’entreprenariat. J’ai entrepris différentes formations capables de m’aider dans ce nouveau projet. J’ai lu une multitude de livres à ce sujet et j’ai passé beaucoup de temps à réfléchir à l’élaboration de mon projet entrepreneurial. Cette période était à la fois très excitante et très effrayante car l’entreprenariat c’est avant tout plonger dans l’inconnu. Mais heureusement, j’ai eu la chance de profiter du soutien de tout mon entourage et plus particulièrement de mon épouse. Elle m’a énormément soutenu et m’a aidé dans cet immense projet, d’autant plus que c’était un projet que l’on avait imaginé à deux, étant donné qu’elle exerce sa profession de paysagiste, nous souhaitions créer un cabinet en duo, pouvant proposer à la fois des services et des conseils dans l’architecture d’intérieur et l’aménagement extérieur. Ainsi, nous avions tous deux la volonté de créer un cabinet qui nous ressemble et de participer à des projets qui nous passionnaient.

Selon vous, quelles sont les qualités essentielles d’un architecte d’intérieur qui souhaite ouvrir son propre cabinet ?

Laurent Hosana : D’après moi, tout dépend de la personnalité et de l’envie de chacun. Je ne pense pas qu’il existe un profil parfait afin de devenir l’architecte d’intérieur indépendant. En effet, certains des plus brillants designers ou décorateurs n’ont jamais évoqué le souhait de travailler de manière indépendante. Et d’autres ont envisagé dès le début de leur carrière qu’ils ne souhaitaient pas travailler au sein d’une grande équipe d’architectes. Tout dépend donc du caractère de tout décorateur. Mais pour répondre à votre question, je dirais qu’il faut avant tout faire preuve d’audace et de créativité. L’aspect créatif est essentiel pour tout architecte, mais l’aspect audacieux est nécessaire pour tout entrepreneur. Je dirais donc qu’il faut savoir trouver le juste milieu entre ces deux qualités principales. Par ailleurs, je pense qu’il est essentiel également de faire preuve d’une grande qualité d’écoute et de compréhension auprès des clients, afin d’identifier leurs besoins et leurs envies et de pouvoir y répondre le mieux possible. De plus, posséder des qualités relationnelles est essentiel à la fois du point de vue de la clientèle mais aussi du point de vue des collaborateurs et des fournisseurs avec qui il est primordial d’établir une réelle relation de confiance. En effet, sans les fournisseurs et les artisans, un architecte d’intérieur ne pourrait travailler, il doit donc établir des relations privilégiées avec ces derniers. Enfin, j’ajouterais que des compétences de management sont nécessaires afin d’assurer la bonne gestion du cabinet, d’autant plus si vous êtes amené à gérer une équipe.

Quels sont les projets que vous souhaitez entreprendre dans les années à venir ?

Laurent Hosana : Depuis que nous avons établi notre propre cabinet, nous avons eu la chance de prendre part à de nombreux projets variés. Grâce à nos contacts et notre visibilité en ligne, nous sommes de plus en plus contactés par des personnes souhaitant faire appel à nos services et notre expertise. Et j’avoue qu’internet nous aide bien à améliorer notre visibilité. Actuellement, ma femme et moi-même sommes en train de finaliser le réaménagement intérieur et extérieur d’un complexe hôtelier en Italie. Par ailleurs, nous avons récemment bouclé deux projets à Dubaï et à New-York. Et par chance cette ouverture à l’international a largement augmenté notre notoriété à l’étranger. Nous sommes donc en train de discuter avec client concernant un projet hôtelier à Singapour mais nous ne pouvons pas en dire plus pour le moment…

Internet est désormais un outil essentiel pour tout entrepreneur, quel est votre avis à ce sujet ? Et plus particulièrement concernant la visibilité en ligne et l’e-réputation ?

Laurent Hosana : Il est vrai qu’internet est un outil que nous utilisons au quotidien dans notre travail. Que ce soit pour contacter nos clients ou nos collaborateurs, pour trouver des sources d’inspirations ou encore pour gérer notre site web. En effet, notre cabinet est visible en ligne via notre site et ses nombreux avis. Il est évident que pour toute entreprise, la gestion des avis clients en ligne est un véritable sujet. Et il ne faut pas prendre ce cas à la légère. La visibilité et la réputation en ligne représentent des enjeux considérables pour toute entreprise.

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