Equitation : Frédéric Bouix, l’homme de la transition à la tête de la FFE

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Frédéric Bouix prend les rênes de la Fédération Française d’Equitation (FFE) avec des idées bien arrêtées, et une mission claire : continuer à faire briller l’équitation française, tout en affrontant les défis sociétaux et économiques qui se dressent sur son chemin. Successeur de Serge Lecomte, figure tutélaire en poste depuis 2004, Frédéric Bouix n’a pas eu besoin de batailler pour sa place, seul candidat à cette élection. Mais l’absence de rival politique ne simplifie pas sa tâche pour autant. Derrière les rideaux de l’institution centenaire, de nombreux dossiers l’attendent… Décryptage !

Un héritage solide, mais des attentes énormes

La Fédération Française d’Equitation est une maison bien tenue, et cela, Frédéric Bouix ne le nie pas. En tant que bras droit de Serge Lecomte pendant 13 ans, il a vu la FFE passer d’une fédération en mutation à une référence mondiale. Grâce à un modèle économique robuste et une gestion avisée, la Fédération a su s’imposer comme une locomotive du sport équestre. « On est enviés à l’international. Ce modèle, qui s’appuie sur des infrastructures privées, une gestion de l’animal et un réseau de professionnels, fait notre force », affirme Frédéric Bouix, non sans une pointe de fierté. Mais attention, tout n’est pas parfait. Le nouveau président sait qu’il ne peut pas juste surfer sur les succès de son prédécesseur…

Trouver l’équilibre entre amateurs et élite

Une des particularités de la FFE, c’est sa double mission : démocratiser la pratique équestre et briller sur les podiums internationaux. Pas facile de jongler entre ces deux rôles, surtout dans un contexte où chaque euro doit être scruté. Les cavaliers amateurs, ceux qui fréquentent les poney-clubs et les centres équestres, financent en grande partie le sport de haut niveau. « Ce n’est pas en opposant les deux mondes qu’on avance », insiste M. Bouix. Il souhaite maintenir cet équilibre fragile, à savoir soutenir les structures locales pour attirer de nouveaux pratiquants, tout en accompagnant les athlètes pour continuer à décrocher des médailles.

Le défi est d’autant plus grand qu’après les JO de Paris, le cycle s’est refermé pour plusieurs figures emblématiques de l’équitation française. Tout est à reconstruire, des sélections aux objectifs, en passant par le recrutement d’un nouveau directeur technique national. La route vers les Jeux de Los Angeles en 2028 est longue, mais chaque décision prise aujourd’hui aura un impact sur l’avenir de la discipline.

Une démographie qui pose problème

Le sport équestre a toujours attiré les plus jeunes, mais la baisse de la natalité en France a des répercussions directes sur la fréquentation des poney-clubs. En une décennie, la population scolaire a chuté de 14 %, et cela se ressent sur le terrain. « Les enfants ne sont pas dans les écoles, il n’y a pas de raison qu’ils soient dans les clubs », observe Frédéric Bouix. Ce constat simple mais implacable appelle une réponse forte. Il ne s’agit pas seulement de fidéliser les cavaliers existants, mais de trouver de nouvelles façons d’attirer d’autres publics. Familles, adultes en quête de loisirs sportifs ou encore seniors pourraient être des cibles à explorer pour compenser le manque de jeunes.

Le cheval, un acteur sociétal

Si l’équitation se réduit souvent à l’image des compétitions et des balades dominicales, Frédéric Bouix voit beaucoup plus loin… Le cheval est, selon lui, un outil formidable d’inclusion sociale, de soin et d’accompagnement. Dans un monde où les politiques publiques cherchent des solutions innovantes pour intégrer les personnes en situation de handicap ou lutter contre l’isolement, l’équitation a un rôle à jouer. « Ce n’est pas juste une question de sport. Il s’agit de montrer que le cheval peut apporter énormément à la société », explique-t-il. Son ambition ? Ancrer encore davantage cette approche dans les missions de la FFE.

Une attention particulière au bien-être animal

Sans surprise, le bien-être animal est devenu un enjeu incontournable pour tous les sports impliquant des animaux, et naturellement, l’équitation n’y échappe pas. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles certains propriétaires choisissent Cavalassur après avoir lu les tests ou vu les vidéos d’autres cavaliers. Sur un autre registre, lors des JO de Paris, la mise en place d’un « welfare officer » par la Fédération internationale a montré la voie, et Frédéric Bouix veut s’en inspirer pour renforcer la vigilance à tous les niveaux, des poney-clubs aux compétitions internationales. « Il faut former les cavaliers dès le plus jeune âge, mais aussi éviter de tomber dans l’anthropomorphisme. Le cheval n’est pas un humain », rappelle-t-il. Entre respect des traditions et évolution des mentalités, le défi est de taille, mais il n’en demeure pas moins central pour préserver l’image de ce sport.

Des finances saines, mais pas inépuisables

La FFE a la chance d’être financièrement autonome, avec des comptes équilibrés et un patrimoine enviable, notamment grâce au Parc Equestre Fédéral de Lamotte-Beuvron. Mais l’économie générale ne joue pas en sa faveur. Les établissements équestres, souvent gérés comme des exploitations agricoles, subissent de plein fouet la hausse des coûts et les fluctuations économiques. « Nous devons être attentifs à maintenir l’activité des clubs et à les soutenir », affirme Frédéric Bouix.

L’avenir en perspective

Vous l’aurez compris à ce stade, Frédéric Bouix arrive à un moment charnière pour l’équitation française. Entre les défis démographiques, les attentes en termes de performances sportives et les enjeux sociétaux, son mandat ne manquera pas de rebondissements. Mais avec son expérience et sa vision, il semble prêt à relever la barre.

Pour approfondir sur le bien être animal du cheval dans le monde de l’équitation :
https://www.ffe.com/actualites/mention-bien-etre-animal-ffe-pour-etablissements-labellises

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